*Quel est ton paysage préféré ?
paysage de nature suffit à faire émerger des émotions. Elles sont chaque fois
différentes mais toujours positives. Mais quand même, pour jouer le jeu d’un seul
paysage, je choisis une petite clairière dans la forêt de ….. Montgé en Goële.
D’abord parce que j’adore la forêt. C’est un lieu tellement vivant, ressourçant. Tout
se modifie, se transforme continuellement et à la fois, les arbres sont là,
durablement, profondément enracinés, stables et majestueux. Et puis une clairière
c’est un peu comme un cocon, une bulle, un endroit où l’on se sent bien, protégé, en
sécurité. Si on regarde ça en mouvement : on avance sur un petit chemin, il y a une
végétation dense de chaque côté. Des arbres, mais pas n’importe lesquels, il y a des
hêtres, des charmes, des chênes et des châtaigniers. Sur le sol, des fleurs, quelques
fougères, des brindilles, des feuilles et tout ce que les arbres ont offert pour fertiliser
la terre. Quelques pas plus loin, on arrive à la clairière et là, tout change ! La
luminosité, la densité de végétation, le sol qui est maintenant tout plat et « dénudé ».
J’aime cette sensation qui donne envie de respirer profondément, lentement pour
bien ressentir tout ce qui vibre dans cet endroit. Au milieu de cette clairière, un
magnifique hêtre qui habite ici depuis près de 200 ans. Il est toujours disponible et
accepte que l’on pose ses mains, sa tête, son ventre sur son écorce et là, ça vibre
encore, intensément. Avec générosité, il transmet son énergie. Je n’oublie jamais de
le remercier d’être là, dans ce paysage.
*Quelles rencontres végétales et/ou animales t’ont particulièrement marquées ?
J’ai fait une rencontre insolite, toujours en forêt, je pense que c’était un petit orvet (je
ne connais pas bien les reptiles) qui prenait son temps pour tracer sa route. Sa
présence était surprenante car « dans cette forêt, point de reptile » dit l’Agence des
Espaces Verts ! Je les crois mais j’en ai vu un quand même, je l’ai même filmé !
Vous connaissez peut-être mon attachement pour les champignons….ces
organismes me paraissent très mystérieux, par leur forme, leur façon de naître, leur
odeur…. Toujours admirés mais jamais consommés.
LA couleur flamboyante de l’automne ? C’est une symphonie, un festival de nuances.
Une palette du vert au marron en passant par le jaune, le rouge. Oui, LA couleur de
l’automne a ma préférence.
entre la terre et la mousse. Difficile à expliquer. Moi c’est précisément là où je colle
mon nez pour m’enivrer de l’odeur authentique de la nature.
*Quel a été le contexte ou le déclic pour que tu te décides à te lancer dans l’accompagnement nature ?
Pas évident d’expliquer ce que je ressens comme une évidence. Même si j’ai très
longtemps habité la région parisienne (le 93) et travaillé à Paris, la nature a toujours
fait partie des endroits où je me sens vraiment vraiment bien. Mes parents m’ont
certainement passé quelque chose de ce côté-là. Ils m’ont initiée à apprécier
l’environnement naturel.
*Pourquoi t’es-tu intéressée à la formation Encadrer un accompagnement dans la nature ?
jour en me disant « toi qui parles souvent de la nature, tu connais la cactée qui
caquette ? » Ben non, je ne connaissais pas encore mais 10 minutes plus tard j’avais
les infos pour m’inscrire au stage de Manon une fois mon titre de sophrologue
obtenu.
*Qu’est-ce que tu recherchais ?
Je pense qu’à ce moment-là, je cherchais un fil conducteur pour donner de la
cohérence à mon projet qui était de mêler une conviction, la sophrologie et une
préférence, la nature. La sophrologie pour la relation d’aide à l’autre et la nature
comme lieu privilégié pour aller chercher un peu d’émerveillement et accroître les
effets de la détente.
*Qu’est-ce qui t’a parlé ?
conviction et préférence avec en plus un sentiment de simplicité, d’humilité qui sont, selon moi, de mise lorsqu’on évolue dans un environnement naturel. Bien sûr, les
expérimentations que nous avons faites ont été autant de découvertes de ce que l’on
peut faire avec ce que l’on a à portée de main, de vue, d’oreille, de nez, de bouche,
dans la nature. Mettre tous les sens en action et accueillir les émotions que cela
provoque. C’est bon ! Ça parle !
Les encouragements de Manon à se lancer ont également résonné fortement en
moi.
Un exemple de l’effet déclencheur que la formation a eu : en revenant, j’ai pris
rendez-vous avec le garde forestier pour qu’il m’explique la forêt de Montgé, qu’il me
parle de ses arbres, de sa végétation, de ses petits coins et recoins. Il fallait que
j’explore pour m’imprégner de l’endroit et savoir tout ce que je pouvais y trouver afin d’y construire sereinement des balades. Je n’aurais pas eu cette démarche avant la formation
(re)connexion à soi-même et à la nature. Durant la balade, il y a des temps de
marche, des exercices de sophrologie et des activités en relation avec la nature.
Parfois nous sommes en groupe et parfois nous partons à 2. Lorsque nous partons,
j’ai toujours une certitude, c’est qu’il va se passer quelque chose durant la balade.
Des émotions, de l’enchantement,….
la Région Parisienne et puis dans la nature, plus particulièrement dans la forêt de Montgé en Goële-77, où j’ai pris mes repères avec mes lieux choisis juste
par affinité parce qu’un arbre majestueux se pose là et nous accueille à branches
ouvertes ou encore près d’un énorme massif de rhododendrons qu’il soit fleuri ou
pas, il offre un cadre enchanteur. Il y en a beaucoup des endroits comme ceux-là
dans la forêt de Montgé. Ce sont des endroits « magiques ».
client.es ou patient.s ?
passage dans la région et accompagnait une amie. Elle ne savait pas vraiment ce
qu’elle venait faire à cette balade. Quelques minutes après le démarrage de la
séance, elle s’est montrée très émue et s’est mise à pleurer. Au moment de l’activité
du « retour à l’enfance », nouvelle vague d’émotion. A la fin de cette activité, ce
n’était pourtant que 10 minutes plus tard, un franc sourire était revenu sur son
visage. Elle se sentait apaisée, soulagée. Sans chercher à entrer dans ce qui s’est
passé pendant ce petit laps de temps et qui appartient à cette jeune femme, j’ai
envie de remercier la nature pour nous permettre de vivre de tels moments.
*Et pour terminer, comment tu te sens quand tu accompagnes dans la nature ?
créent une petite tempête dans la tête. Lorsque j’accompagne dans la nature, je
me sens moi, je me sens bien, je me sens entière, je me sens connectée à l’autre, je me sens humble et forte à la fois. Merci d’avoir posé cette question Manon
Merci à Madeleine pour ce partage !
Tu as envie de te sentir capable et légitime pour encadrer un accompagnement dans la nature ?