Aujourd’hui je suis très heureuse de te partager un nouveau témoignage inspirant. Celui de Karine Tison, enseignante d’EPS depuis 30 ans. Après avoir exercé dans le département du Nord pendant une dizaine d’année, elle enseigne aujourd’hui en Savoie dans un collège.
Dans cette interview tu découvriras comment Karine a redonné du sens à sa pratique professionnelle, comment son grand pas de côté « nature » l’a aidée à retrouver espoir dans un contexte professionnel complexe. Aujourd’hui j’adresse un très grand BRAVO à Karine : son parcours et son engagement m’émeuvent beaucoup. Bonne découverte !
*Quel est ton paysage préféré ?
Mon paysage préféré est le Lac d’Allos dans le Massif du Mercantour. Un véritable joyau de la nature.
Niché à 2400 m d’altitude, ce lac se découvre au détour d’un chemin qui serpente dans une nature majestueuse. A l’image de la palette d’un peintre, les verts des arbres, les bleus du ciel, du lac et les gris des montagnes au creux desquelles se niche le lac, éblouissent nos pupilles. La quiétude du lieu permet d’observer assez facilement de jolies marmottes. J’aime dormir près du lac sous les étoiles.
Je me sens appartenir à cette nature. Un grand moment de bonheur.
*Quelles rencontres végétales et/ou animales t’ont particulièrement marquées ?
C’est le face à face avec un sanglier lors d’une randonnée dans le massif des Bauges en Savoie.
Au détour d’un sentier nous nous sommes surpris. Chacun s’est arrêté, a observé tranquillement l’autre. Le sanglier a orienté sa tête vers moi, son regard était perçant mais jamais menaçant. On s’est regardé quelques secondes et l’animal est reparti sur son chemin et j’ai fait de même quelques secondes plus tard.
J’ai vraiment eu la sensation d’une communion avec l’animal. De la surprise des deux côtés mais pas de peur juste de la curiosité et de la reconnaissance l’un pour l’autre. Nous appartenions au même monde, celui de la nature.
La découverte d’un edelweiss dans le massif de la Vanoise en Savoie. L’émerveillement face à cette « étoile » toute blanche et duveteuse ! Je me souviens encore de la joie et de l’excitation que la vue de cette fleur emblématique de la Montagne m’avait fait éprouver.
J’avais 20 ans et je découvrais pour la première fois ce magnifique massif de montagne et sa flore exceptionnelle.
*Est-ce qu’une couleur de la nature t’attire particulièrement ? Si oui laquelle ?
J’aime les couleurs chaudes des arbres de l’automne. Les camaïeux de rouge, orange, jaune qui illuminent les paysages naturels. J’aime beaucoup faire chanter ces couleurs naturelles dans de petits carnets sensibles que j’emporte en balade.
*Une odeur ?
L’odeur de la lavande que je froisse entre mes doigts au cours de mes balades en haute Provence.
Un vrai plaisir olfactif. Etant originaire de cette région, Elle me rappelle les moments de mon enfance passés dans cette belle nature avec ma grand-mère à la recherche de plantes aromatiques pour réaliser de délicieuses recettes provençales.
*Quel a été le contexte ou le déclic pour que tu te décides à te lancer dans l’accompagnement nature ?
Lors des différents accompagnements nature que j’ai pu réaliser avec des enfants, des ados, des adultes, des familles, j’ai toujours été surprise et interpellé par les bienfaits physiques et psychologiques que « le bain de nature » provoquent chez les personnes.
Les visages et les corps se détendent, les sourires apparaissent, le calme se fait.
De plus, j’étais bien consciente de tout ce que la nature m’avait apporté depuis mon enfance. Elle avait toujours été un refuge. Elle m’apportait apaisement, joie, énergie.
Et depuis quelques années, elle est devenue centrale dans ma vie.
En effet, la complexification des conditions d’enseignement de l’EPS dans mon collège m’avait conduite dans des situations de stress intense. Le recours régulier à la nature par la marche notamment m’a permis de réguler mes tensions, d’apaiser mon mental et d’aller bien mieux dans ma tête et dans mon corps.
Avec la situation du Covid, j’ai été amène à enseigner l’EPS uniquement en extérieur.
Je suis allée tous les jours en nature avec les élèves pour les faire pratiquer et j’ai pu voir leur joie, leur vitalité se décupler au fil du temps.
J’ai vraiment compris que la nature était un enjeu de santé physique et psychologique pour les individus.
*Pourquoi t’es-tu intéressée à la formation accompagnement nature comme
outil de mieux être ?
Je découvre la formation de Manon à l’occasion d’un colloque en ligne de Fabienne Clavier sur l’education. Manon réalise une conférence sur les bienfaits de la nature sur la santé des enfants et son importance en éducation.
Elle présente aussi sa formation. Je suis séduite ! Cette formation m’appelle !
Elle va me permettre un éclairage scientifique de l’amélioration du bien-être en nature et valider ce que j’avais pu observer empiriquement sur le terrain. Elle va accroitre mon sentiment de légitimité surtout dans le cadre de l’education nationale.
Les 3 piliers de cette formation vont m’inciter à accompagner différemment et mieux en nature en favorisant une triple approche : sensorielle, artistique et naturaliste
Je prends conscience que je vais pouvoir utiliser dans mes sorties en nature des outils que je connais déjà et pour lesquels je suis déjà formée (yoga /meditation /activités artistiques / connaissances naturalistes) et je vais pouvoir en apprendre d’autres, élargir mes compétences et répondre au mieux aux besoins spécifiques des personnes.
J’ai la forte intuition que cette formation va m’ouvrir de nouvelles perspectives dans mon métier d’enseignante d’EPS mais qu’elle va aussi me permettre d’envisager d’encadrer des balades sensibles dans d’autres contextes avec des publics différents.
*Qu’est-ce que tu recherchais ?
J’avais besoin d’une nouvelle énergie créatrice dans ma vie professionnelle, je désirai profondément ressentir à nouveau de l’espoir. J’avais le besoin de retrouver un équilibre entre mes valeurs professionnelles et personnelles
Je recherchai à m’enrichir à partir des contenus de formation que pouvaient apporter Manon mais aussi à partir de l’expérience collective du groupe de stagiaires et des partages qui pourraient avoir lieu.
*Qu’est-ce qui t’a parlé ?
J’ai pris conscience que dans notre contexte écologique très compliqué, permettre de vivre des balades sensibles en nature aux jeunes et au moins jeunes peut être une garantie de respect et de protection de la nature.
Si chacun peut apprécier les bénéfices de l’impact de la nature sur son bien-être, sur la qualité des relations aux autres et à l’environnement, la conscience écologique sera plus facile à faire émerger.
Les balades sensibles sont de véritables enjeux politiques et sociétaux.
La personnalité de Manon m’a aussi beaucoup parlé. Sa défense du vivant, sa bienveillance, son humanité, sa disponibilité m’inspirent beaucoup.
J’ai aussi beaucoup apprécié l’originalité de la formation qu’elle propose et les espaces de créativité qu’elle nous offre pour construire nos balades. Ils nous permettent de tenir compte de notre propre « couleur » : personnalité, cœur de métier, envie, besoin, contexte d’exercice…