En préparant cet article, j’ai senti un poids au niveau de mon diaphragme. Oui, même pour nous adultes, la mort reste un sujet délicat, douloureux et difficile à appréhender.

Alors nous imaginons bien la difficulté que nous rencontrons lorsque nous devons accompagner les enfants dans leurs questionnements sur la mort.

Je vous propose ici un outil doux, bienveillant, calme : le contact avec la nature. Mais alors, comment le contact avec la nature permet-il de réduire l’anxiété liée à la mort ? Voici quelques éléments de réponse avec des exemples très concrets d’accompagnement….les pieds dans l’herbe.

Vers 3 ou 4 ans, l’enfant commence à se poser des questions sur la mort. Il cherche à comprendre le monde mais il sa compréhension de la mort est limitée. En grandissant, sa pensée se développe : l’enfant comprend que tout le monde peut mourir et pour toujours. Un petit peu avant 10 ans, il saisit le caractère universel, irréversible et permanent de la mort.

Le stress, les angoisses liées à la mort peuvent toucher l’enfant dès 3 ans voire plus tôt si la mort touche son entourage proche.

Le contact avec la nature permet de réduire l’anxiété liée à la mort parce qu‘il apporte un élément de compréhension dès le plus jeune âge.

Voici un exemple d’accompagnement « nature » que vous pouvez mettre en place pour apaiser votre enfant, dès le plus jeune-âge, face aux questions liées à la mort.

Proposez-lui d’observer les feuilles dans les arbres. Si cette observation a lieu à l’automne c’est encore mieux ! Guidez-le en lui parlant.

« Jette un œil vers les branches sur lesquelles les feuilles tiennent encore, fébrilement. Séchées par le soleil de l’été et par l’arrêt de sève nourricière, elles vont bientôt être emportées par le vent. En tombant, ces feuilles mortes permettent aux petites plantes de la forêt de bénéficier de plus de lumière lors des premiers rayons de soleil printanier. Quelle belle stratégie pour palier le manque de lumière dû au raccourcissement des journées !

Regarde maintenant sous tes pieds : ces feuilles forment un joli tapis à la fois moelleux et craquant sur lequel nous prenons plaisir à marcher. Cette couche est un magnifique abri pour les jeunes plantes, petites graines et insectes qui viendront s’y réfugier pour passer l’hiver au chaud.

Admire l’humus en devenir : Soumises à la pluie et au vent, les feuilles vont se mouiller, se décomposer puis se mélanger à la terre. Tu assistes à la création de l’humus, cette terre végétale née de la décomposition des feuilles. Au printemps, cette matière sera idéale pour servir de nourriture aux petites plantes qui commencent à pousser. »

Cette petite attention permet à l’enfant de prendre conscience du cycle de la vie. Expliquez à votre enfant que chaque être vivant, chaque élément de la nature s’ancre dans un cycle de vie. Et que nous, humains, fonctionnons de la même manière.

Permettre à l’enfant de comprendre que derrière une feuille morte se cache la naissance de nouvelles plantes peut être très libérateur.

Mon conseil : plus vous accompagnerez votre enfant dehors, plus vous lui permettrez d’appréhender la question de la mort avec douceur et bienveillance, plus vous le « préparerez » à accueillir cet événement dans sa vie.

Vous lui permettez de renouer avec son corps. Nous ne sommes plus simplement dans l’accompagnement par les mots…l’enfant voit la feuille se décomposer…une image douce que lui offre la nature. Pour un enfant qui réfléchit beaucoup, revenir à l’essentiel dans la nature est salvateur et lui permet de trouver des réponses en douceur.

Toutes ces expériences de nature ne se substituent pas à des câlins. N’oubliez pas que les enfants ont un besoin vital de protection, d’amour, de proximité et de présence, qui va leur constituer un socle de sécurité pour la suite.

Bien sûr, si l’anxiété devient trop grande et perdure, peut-être est-il important de consulter un psychologue.

Naturellement,

Manon Luneau

PS : Retrouvez-moi en live une semaine sur deux dans le groupe facebook Solution Nature pour Enfants Stressés

Inscrivez-vous à ma newsletter par ici